Samedi 26, c’est la dernière journée. La météo reste forte, de 15 à 20 noeuds d’Ouest.
On s’attend à une mer agitée, le vent souffle depuis 2 jours.
Sur Tuiga, nous sommes actuellement 2ème de la régate au classement général.
Avec une manche gagnée jeudi, et la pénalité reçue mercredi, qui nous a fait perdre un point par rapport à Moonbeam 3.
Pour gagner la régate, nous n’avons pas d’autre choix que de gagner aujourd’hui.
L’équipage monégasco-franco-suédo-germano-danois arrive très motivé le matin.
Le vent souffle du Nord Ouest. La mer est relativement plate, protégée par la côte.
Le départ est donnée à l’heure.
Le notre est un peu confus, car nous n’avons pas pris le bon timing.
Nous croyons partir, alors qu’il reste 5 minutes. Problème sans doute de compréhension à la VHF.
Heureusement tout se passe bien, et nous partons dégagé.
Moonbeam est en retard.
Le parcours est plus court que les jours précédents, avec une bouée à aller chercher vers Théoule, au lieu de port la Galère.
3 tours à parcourir.
A la bouée de dégagement, nous comptons déjà 3min20 d’avance sur notre adversaire, après seulement 0.7 Miles.
A la bouée suivante, après un long bord de près, nous sommes à 4min40.
A ce stade là, cette avance est prometteuse pour la victoire.
En effet, il nous faut 3min41s d’avance à l’arrivée, sur Moonbeam pour gagner la manche.
Il reste à conserver cette avance jusqu’au bout.
Sur le 1er bord de Spi, qui nous fait redescendre vers le Palm Beach, M3 reste plus haut que nous, alors que nous sommes sur la trajectoire directe.
Bien lui en prend, car le vent est à la côte. Il revient sur nous, alors que nous sommes scotché dans le vent faible. Le vent les accompagne.
Nous sommes toujours en tête à la bouée sous le vent, mais de 1 min30.
Lors de la deuxième remontée au près, nous commettons l’erreur tactique de ne pas marquer assez M3. Il passe à la côte, encore une fois, et cette fois-ci nous dépasse.
Sous Spi, c’est une belle bataille. Nous le rattrapons, et essayons de passer.
Nous le passons, et reprenons une minute.
Sur le bord de près suivant, M3 refait suit sensiblement la même stratégie, et remonte à la côte.
Même erreur de notre côté, nous le laissons partir à un moment, sans le marquer. Le vent est favorable, et il nous repasse.
Le manque de vigilance de notre côté, niveau tactique, vient certainement du fait que, ne connaissant pas bien l’équipage suédois,
une partie de la concentration du tacticien reste sur la coordination des manoeuvres, avec du stress dans des conditions assez fortes.
D’autre part, les gens n’ont pas du tout régaté cette année, au Danemark.
Dernier bord de portant : Moonbeam est devant nous. Arriverons-nous à la rattraper et à prendre de l’avance ?
Nous n’y croyons plus beaucoup. A la bouée sous le vent, nous parvenons à passer en tête.
Il reste une dernière remontée, plus courte, vers une bouée en face de Mandelieu. Le parcours sera raccourci à cette bouée.
Moonbeam y arrive un peu en avance sur nous, au près.
Mais les bateaux ne la font pas. Tous doivent revirer 2 fois.
Nous montons vers la bouée en bord breton, mais ça ne passera pas.
Au moment où nous voulont virer, un bateau plus petit, peut-être Chinook, arrive tribord et nous en empêche.
Cafouillage chez nous.
Le skipper pense abandonner, car nous sommes en train de rater la bouée.
Finalement, quelques instant plus tard, nous virons, et revenons la contourner normalement.
La parcours étant raccourci à cette bouée, Moonbeam 3 termine devant nous, et gagne mathématiquement la manche.
Bravo à eux !!!
Ils terminent brillament la régate, par une victoire.
Nous prenons ainsi la deuxième place de la manche et de la régate.
De la déception à bord, bien sûr.
Mais c’est la loi du sport, et de la régate… Il faut faire moins d’erreur que ses adversaires pour gagner.
Aujourd’hui, il y a eu trop d’approximations pour cela.
Au retour, l’équipage nordique est tout de même très heureux d’avoir vécu un grand moment de Voile,
sur ce voilier de tradition exceptionnel qu’est notre Tuiga.
Les jeunes suédois sont ravis d’avoir participé, ce qu’ils n’auraient pas imaginé s’il n’y avait pas eu le virus,
et que l’équipage danois habituel ait pu se déplacer.
On boit un dernier verre sur le pont. Des amitiés se sont créees.
Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine !
Il y aura un titre à reprendre.